Site de la dispute sur une zone de pêche en 1845, près de Bangor
En 1845, un pêcheur autochtone a gagné une bataille juridique du style David contre Goliath qui a établi le droit du public de pêcher en dessous de la limite de la marée haute, à l’ouest d’ici. La famille Pennant de Penrhyn Castle considérait le rivage entier comme leur domaine exclusif et avaient engagé l’un des avocats les plus puissants de Grande-Bretagne pour les représenter.
Ce rivage, entre ici et Bangor, était tombé sous le contrôle de Richard Pennant en 1784, quand la Couronne (en fait la famille royale) lui avait accordé ainsi qu’à ses héritiers un bail provenant du bureau de l’huissier de la Couronne pour ce rivage.
Les Pennant avaient déjà amassé une fortune avec la production de sucre à la Jamaïque en utilisant des centaines d’esclaves africains, dès 1784, année où Richard Pennant, 1er Baron Penrhyn, a commencé à étendre son influence sur le nord du Pays de Galles. Il y avait déjà depuis des siècles un port ouvert à la navigation à Aberogwen (à l’embouchure de la rivière Ogwen), mais en 1850, le Carnarvon & Denbigh Herald se plaignait de sa « privatisation » par les Pennant.
Le journal déplorait que le rivage d’Aberogwen à Hirael (Bangor)ait été récemment tracé comme « partie intégrale du domaine Penrhyn », ce qu’il déclarait être « une usurpation privée » illégale. Il y avait eu de nombreux exemples où des individus pauvres avaient été punis pour des « entrées sans permission insignifiantes » sur la plage.
Le 31 août 1844, Hugh Hughes, un carrier employé par le Colonel Pennant, pêchait en dessous de la limite de la marée haute, près du pont de fonte qui traverse la rivière Ogwen, quand trois garde-chasses lui ont confisqué son filet, d’une valeur de £3, et l’ont gardé prisonnier brièvement. Risquant la colère de son employeur, Hugh a porté son cas devant les Beaumaris Assizes où, en août 1845, une kirielle de témoins a raconté qu’ils pêchaient sur ce rivage depuis longtemps, tout comme certains de leurs pères avant eux.
Sir Fitzroy Kelly, récemment devenu Adjoint du Procureur général de Grande-Bretagne, représentait le Colonel Pennant. Il a dit au jury que ce cas était une perte de temps et qu’il avait un tas de preuves que Hugh était un contrebandier et un intrus. Cependant, le jury a trouvé que le public avait le droit de pêcher en dessous de la limite de la marée haute et le verdict sur le cas principal a été que Hugh devait recevoir une indemnité de £5.
Traduit par Catherine Jones
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